Le petit mot de Pascale, février 2023

samedi 18 février 2023

Posté par Thierry | Classé dans : Mots

Le séjour à Calcutta de Pascale, Présidente de l'association, est terminé. Elle revient sur ses quatre semaines à Calcutta dans le message ci-dessous, et sur l'urgence de venir en aide aux enfants qu'elle a rencontrés... et à tant d'autres aussi...

Pascale, parmi les enfants de la Vivek Boys Home

Bonjour à tous,


Mon séjour en Inde se termine. Quel plaisir de retrouver ce pays incroyable et plus précisément Calcutta et de revoir les Galopins et les enfants de la Vivek Home pour quelques semaines ! Avec tous, ainsi que les garçons de Asha Tici et les enfants des nouveaux projets, nous avons passé de bons moments ensemble et partagé des échanges affectueux. Si certains ont encore besoin de se positionner face à la vie, beaucoup sont stables, posés et avancent sereinement.

Avec justesse, Fabienne nous avait, à plusieurs reprises, dépeint la situation en Inde, aggravée par deux ans de Covid et des conséquences économiques induites. La différence est plus notable encore sur le terrain où la précarité extrême des familles vulnérables est telle que n'importe quel événement négatif peut suffire à basculer dans l'extrême pauvreté.

La hausse du coût de la vie pose problème à de nombreuses familles. Ici aussi tout a augmenté, du kilo de riz aux moyens de transport pour aller travailler... Des cartes de rations alimentaires sont distribuées par l'État, ce qui permet de se nourrir à minima mais toute autre dépense devient souvent impossible. Alors ne plus envoyer ses enfants à l'école pour qu'ils travaillent et rapportent quelques roupies ou bien les marier contre leur gré pour une bouche de moins à nourrir sont des solutions envisagées... Avec Fabienne, dans les villages, nous l'avons tristement constaté. Pourtant, l'école est gratuite mais certaines familles n'ont même pas l'argent pour régler l'admission annuelle dont le coût est d'environ 4 € dans les écoles publiques.

Vous qui nous suivez, vous savez que depuis 2019, de plus en plus d'enfants sont soutenus par l'association. Fabienne et Pritam, notre coordinateur, sont maintenant reconnus dans les villages et attendus par des familles en plein désarroi et avec si peu de ressources que la misère est installée. Fabienne étudie alors chaque situation et soumet le cas des enfants à soutenir aux membres de notre bureau. Comment dire non à un soutien pour un retour à l'école, des aides aux devoirs ou tout simplement quelques vêtements ou produits d'hygiène ? Rapidement la prise en charge se met en place. Et je saisis encore plus l'urgence et l'utilité de notre projet après avoir rencontré les familles et leurs enfants dans les différents villages. Lorsqu'un enfant va à l'école, le repas du midi est pris en charge par l'établissement, ce qui pourrait n'être qu'un détail... mais c'est souvent un élément majeur pour les parents.

J'ai davantage mesuré combien vos dons sont importants et utiles et combien ils font des merveilles sur le terrain. Avec 5 à 10 euros par mois, nous donnons à un enfant la possibilité de continuer sa scolarité ou de retourner à l'école, de s'instruire et d'envisager un avenir meilleur. Comment ne pas s'en émouvoir, ne pas vibrer ?

Alors oui, nous avons besoin de vous, de votre famille, de vos amis et des amis de vos amis car beaucoup d'enfants attendent une main tendue. Ces enfants ne sont pas nés au bon endroit mais peuvent avoir la chance de croiser votre chemin et d'être soutenus. 5 € par mois peuvent changer une vie et permettre à un enfant de ne pas vivre dans l'illettrisme, ce qui le plongerait irrémédiablement, lui et sa famille dans la misère.

La plupart de nos Galopins, grâce à vos soutiens ont pu évoluer dans un cadre chaleureux et structuré, suivre des études adaptées à leurs capacités et aspirations. Le bac, la licence, le Master pour certains ou une formation professionnelle leur ont permis d'entrer dans la vie active et d'affronter le difficile quotidien de l'Inde. D'autres enfants sont impatients d'apprendre à lire, écrire, compter et de parler anglais, cocktail essentiel pour espérer vivre décemment. Ensemble, nous pouvons les aider !

« Décemment » ici, c'est parfois juste vivre dans un endroit où, nous Européens, rangerions à peine nos outils de jardinage, sans eau courante souvent, sans électricité parfois. C'est aussi dormir sur des nattes et avec moins de confort et de propreté qu'en camping pour cuisiner, se laver, aller laver son linge parfois dans un endroit où on ne laisserait pas nos enfants mettre un orteil ni notre chien se baigner... Mais ça veut dire aussi ne pas s'inquiéter pour se nourrir et pouvoir acheter les produits de première nécessité. C'est souvent avoir un travail fatigant, 10 à 12 heures par jour, 6 jours sur 7 mais qui permet de faire face au quotidien et affronter les aléas de santé et autres péripéties sans catastrophes. Ce « décemment » est un rêve pour bien des familles qui évoluent dans la pauvreté extrême et aspirent à vivre une vie qui mérite ce nom.

Et pour ceux qui s'en sortiront mieux grâce à un petit niveau d'études ou de formation, cela voudra dire être tirés vers le haut, améliorer leurs conditions quotidiennes et donner à leur tour une chance à leurs enfants et être en mesure de se loger dans une ou deux pièces plus décentes et avoir une vie qui mérite ce nom.


Fabienne fait un travail fabuleux sur le terrain. Aidons-la, car nous sommes en fait comme équipés d'une sorte de baguette magique.


Pascale Gibouin-Raux, Présidente

Thierry, le mécano du site

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