Un article sur la gare de Sealdah

vendredi 22 septembre 2017

Posté par Thierry | Classé dans : Mots

Site de The Guardian

Mark Townsend est un journaliste de l'hebdomadaire britannique The Observer, il a publié le 30 juillet dans The Guardian, un quotidien d'information britannique sérieux, un article sur les disparitions d'enfants à la gare de Sealdah de Kolkata.

Cet article nous touche beaucoup car nous connaissons bien cette gare, ainsi que l'ONG CINI, dont il est question. Nous connaissons bien le petit centre de CINI de la gare, dont plusieurs Galopins sont issus.

Ce texte montre bien pourquoi une action humanitaire est primordiale dans ces endroits, ce qu'il peut arriver aux enfants en très peu de temps, même si le journaliste n'a certainement pas tout vu, tout décrit.

Cet article attachant et très complet se trouve au bout de ce lien :
https://www.theguardian.com/global-development/2017/jul/30/global-development-india-child-trafficking

Il est bien sûr en anglais. Pour ceux qui ne le lisent pas, voici un petit résumé traduit :

Le scandale des enfants disparus enlevés des gares de l'Inde

Nombre d'enfants à Kolkata appellent la gare de Sealdah "maison". Le destin de centaines par an est d'être enlevé et vendu pour l'esclavage ou le commerce sexuel

Le 15 juin, des parents qui dormaient près du quai 14A ont vu leur fille de trois ans disparaître durant leur sommeil. Il n'y avait bizarrement pas de vidéosurveillance à cette heure.

On ne connaît pas le nombre de disparus sur les 20 quais de cette gare, mais en un an, 1628 ont été retrouvés, le plus grand nombre en Inde. Ils étaient parmi les milliers d'enfants qui arrivent chaque année, fuyant la pauvreté, les abus, cherchant un travail et qui peuvent vivre des mois à la gare, puis disparaître soudain.

Des enfants de la gare de Sealdah recueillis dans le petit centre CINI de la gare
Photo : Les Galopins de Calcutta

Les responsables de Child in Need Institute (Cini) (Institut de l'enfant dans le besoin) de Kolkata parlent du temps très court pour aborder avant les trafiquants les enfants, qui peuvent disparaître même en plein jour. Quotidiennement, 750 trains arrivent à la gare, et deux millions de personnes transitent.

C'est un sujet sensible depuis des années, mais le nombre d'enfants disparaissant des gares ne semble pas diminuer, et personne ne sait ce qui leur arrive, entre trafic sexuel et travail forcé.

Par exemple, pour le 18 juillet, huit enfants ont été retrouvés, et le bureau de Cini qui recueille les appels d'enfants perdus, en a recensé cinq. Ce service reçoit de plus en plus d'appels, 3000 l'année passée.
Selon les statistiques policières, les enlèvements ont plus que doublé en Inde en quatre ans, et selon Cini, un quart des enfants de Sealdah en sont victimes.

Il est difficile d'identifier les trafiquants qui peuvent être n'importe qui et obligent les enfants à sourire. Pour ces derniers repérer les ravisseurs est également difficile avant d'être enlevés. Il est impossible de retrouver les victimes qui sont transférées ailleurs.

Des enfants de la gare de Sealdah jouent tout près de la gare
Photo : Les Galopins de Calcutta

Dans le parking de la gare, les dizaines d'enfants qui passent la nuit sont très vulnérables car tout le monde peut entrer. Akil dit que nul endroit de la gare n'est sûr, mais que le parking est dangereux, comme une loterie chaque nuit. Il décrit pourtant la vie à la gare comme agréable, le parking devenant de jour un terrain de jeux. D'autres vivent à Sealdah comme des vacances : Utpal était exploité au travail par son père, il a fugué, et depuis il joue au cricket et étudie dans le centre de Cini. Son ami Bijay pense qu'il a "le meilleur des temps" à la gare.
La plupart se drogue en sniffant de la colle, très bon marché, et certains sont dépendants.
D'autres ont résisté : Rosheen a toujours vécu à la gare. Sa chambre est une boite en carton, et elle dit qu'elle a appris à survivre en repérant les gens douteux parmi ceux qui traversent son lit...

En face de la cantine ferroviaire, Taniya, 25 ans, avec une petite fille, dit qu'elle a constamment peur pour son enfant quand elle doit s'absenter, même 5 minutes. Elle parle de passages étroits où des étrangers voulaient jouer avec sa fille... Pour les mères, il faut toujours garder les yeux ouverts.

Malgré cette vigilance, ces tristes choses persistent à Sealdah : vers l'heure de pointe le 18 juillet, un groupe d'enfants jouait près du quai 14A, inconscients de l'enlèvement au même endroit un mois plus tôt.

Mots clés : gare, Kolkata, informations
Thierry, le mécano du site

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