Christine et Didier sont les parrains des deux Sanatan. Ils sont allés les voir en mars, ont organisé une sortie à la mer... Voici le compte-rendu de cette visite, et un magnifique témoignage d'une marraine pour son filleul...

Mars 2016

Après mon premier séjour à Calcutta en février 2015, je reviens m'immerger quelques jours dans cette ville immense, troublante, engorgée par la circulation automobile qui génère une gigantesque pollution. Le même choc.

Le lendemain de mon arrivée, je retrouve le foyer des Galopins dans l'un des quartiers de la lisière sud de la mégapole, paisible et plus serein.

Quel bonheur de retrouver tous ces gamins, ados et jeunes adultes souriants, qui m'accueillent tous d'un « Hello Aunty » chaleureux.

J'ai embarqué cette année mon époux dans l'aventure, et il est de suite étonné en arrivant à Pallisree par l'ambiance calme et détendue qui contraste avec la frénésie précédente.

Après les retrouvailles avec mon deuxième filleul, Sanatan n° 2, j'ai RdV avec mon premier filleul, Sanatan n° 1 (ça ne s'invente pas !) , 24 ans aujourd'hui et qui a quitté le foyer depuis quelques années déjà.

Son parcours scolaire a connu quelques écarts avec une baisse de régime en classe 12 avant le Bac ; plusieurs fois Fabienne et moi avons espéré qu'il se remette aux études et obtienne enfin son diplôme, mais nos espoirs ont été vains.

Aujourd'hui assistant caméraman dans une société de production, il gagne mal sa vie et regrette terriblement son choix de ne pas avoir persévéré.

Tout comme l'année dernière, je sais qu'il ressent un peu de honte à me voir car il sait que j'espérais le voir réussir. Je lui ai pourtant déjà expliqué, par écrit et de vive voix, que mon affection pour lui n'était pas liée à ses résultats ; je lui ai apporté une aide pour qu'il puisse étudier, mais j'ai surtout construit une jolie relation avec lui, pleine d'échanges et d'affection.

Il sait combien il compte pour moi, que j'espère bien rester dans sa vie. Il bâtit actuellement son avenir et va bientôt épouser sa ravissante petite amie. Ses conditions de vie sont difficiles, et j'espère qu'il aura force et courage pour travailler dur et avancer. Il n'a pas de diplômes, non, mais il est bilingue, reçoit toujours les conseils judicieux de Fabienne et des éducateurs ; son enfance au foyer a été équilibrée.

Et s'il n'a pas su utiliser toutes ses billes, s'il n'a pas compris l'intérêt de passer ce fichu diplôme, et pourquoi pas de poursuivre ensuite au delà, il a malgré tout reçu plus que beaucoup d'enfants des rues.

Sa vie est entre ses mains aujourd'hui, il est adulte.

Il sait que je suis fière de lui, il est mon Sanatan.

Christine