Aktar a aujourd'hui 22 ans. Il en avait 7 quand il a été accueilli dans nos foyers.
Il était bien intégré, allait dans une bonne école mais un an après, sa mère ne l'a pas ramené au foyer après une période de vacances. Sa propre famille l'aurait mise en garde sur le fait qu'il pourrait être converti... Elle a donc refusé catégoriquement que son fils grandisse dans les foyers.

Fabienne a rencontré Aktar il y a quelques jours... Moment émouvant où ils ont pu échanger sur les quatorze années passées, regarder des photos...

Aktar a raconté son enfance, son insistance auprès de sa mère pour revenir au foyer, ses moments d'errance et son amertume d'être passé à côté d'une bonne éducation. Il vient de se marier, vit dans la famille de sa femme et travaille aujourd'hui comme contrôleur de tickets dans un bus. Mais sa passion, la photographie occupe ses pensées tout le temps. Il se forme sur internet, a des contacts et son objectif est de réussir à vivre de la photographie et de ses dérivés (photo-editing/video-editing...). Un de ses projets est de retourner à la gare et de capter les expressions, les émotions des personnes qui vivent dans la rue et sur les quais de gare.

Sa préoccupation principale concerne le sort de ses frères et soeurs. Six d'entre eux, entre deux et douze ans, vivent chez une tante où ils sont plus ou moins livrés à eux-mêmes. Ils sont tous très sales car sans vêtements de rechange et n'ont pas toujours de quoi manger correctement. La mère, qui vit à la gare, apporte parfois un peu d'argent mais ne s'en occupe pas et le père est complètement dépassé par la situation. Aktar, étant l'aîné, se sent responsable et tente comme il peut d'apporter lui aussi un peu d'argent...

Notre association va réfléchir aux différents moyens de soutenir Aktar et ses frères et soeurs. Merci de nous contacter si vous connaissez quelqu'un venant à Kolkata et pouvant apporter des vêtements, ou si vous pouvez nous aider d'une autre façon.

Nos foyers ont accueilli beaucoup de garçons de la gare, de la rue, et certains, pour des raisons diverses, ne sont pas restés. Quand on les rencontre des années plus tard, on mesure à quel point l'éducation reçue dans nos foyers permet à nos jeunes d'appréhender la vie avec beaucoup moins de difficultés et de vraies perspectives d'avenir.