En France, l'association "Les Galopins de Calcutta" fait ses premiers pas et les choses se mettent en place petit à petit, au fur et à mesure de nos idées, de ce que nous apprenons et des suggestions de notre entourage.
La bonne volonté ne manque pas mais nous découvrons pas à pas comment faire fonctionner légalement, administrativement et financièrement une association loi 1901. Nous apprenons beaucoup de choses.
Nous sommes 5 bénévoles en France, dont 3 qui ont une vie active et c'est donc surtout le soir et le weekend où nous mettons en place les préparations et la tenue des stands dans les vide greniers, la récupération de vêtements, le début des organisations des marchés de Noël qui se multiplieront au fur et à mesure des années. La sœur de Fabienne se joint à nous et organise aussi des bricolages pour des marchés de Noël, nous présente un contact imprimeur pour les bulletins de nouvelles que nous souhaitons faire parvenir à ceux qui nous soutiennent. Une amie fait des photocopies couleurs, une autre nous présente à son CE pour avoir une subvention, un ami photographe parle de nous à un magazine national... les maillons s'assemblent... cela prend forme et devient une belle aventure humaine, même ici en France.
Surtout, nous communiquons le plus possible et le plus professionnellement possible : là aussi nous apprenons quelques facettes de nouveaux métiers pour faire mettre en place un fonctionnement qui ressemble pour l'instant à une petite entreprise artisanale.
Nous en parlons beaucoup autour de nous. Les premières réactions sont solidaires pour la belle action de Fabienne qui enchante les gens et par amitié pour elle et pour nous. Nos amis nous suivent et les amis de nos amis deviennent nos amis. Nous savons que cela ne suffira pas et que les désistements se feront au fil du temps, alors il nous faut trouver d'autres idées... Le projet est petit mais va grossir et il nous faut asseoir une fiabilité financière dès maintenant : un leitmotiv qui ne nous lâchera pas pour avancer, même dans certains moments de découragements, car il y en a eu, pour diverses raisons. Mais jamais nous ne pourrons accepter de dire aux enfants recueillis et sauvés des conditions de vie de la rue que l'on ne peut plus les garder, qu'il faut les placer ailleurs... ou qu'ils doivent repartir dans la misère et le danger...
Quelle motivation de recevoir les lettres de Fabienne, d'avoir des nouvelles et de recevoir les photos des premiers Galopins ! Nous attendons à cette époque ses courriers postaux avec impatience comme nous aimons maintenant recevoir ses mails pour des nouvelles de tous « nos » Galopins... car clairement une part d'affectif se met en place... et nous ne les avons pas encore rencontrés...
20 ans plus tard... qui l'eut cru... les enfants que l'on voulait sortir des dangers de la rue et scolariser pour leur apprendre à lire, écrire, compter et parler anglais si c'était possible..., ces enfants ont grandi, sont éduqués et en 2019, déjà 26 d'entre eux ont le BAC. L'un d'entre eux est même venu participer à la journée anniversaire des 20 ans des Galopins en France...
Pascale
À suivre...