Pascale était partie fêter Noël en famille parmi les Galopins à Kolkata. Elle y est retournée un mois pour aider dans les foyers. Voici ce qu'elle écrit de son expérience, un compte-rendu de terrain à lire ABSOLUMENT...
De mi-février à mi-mars, je suis allée passer un mois dans les foyers, avec les Galopins à Calcutta.
Je fais partie de l'association depuis son tout début. Malgré tout, j'ai encore découvert d'autres facettes du travail à faire et du temps à passer avec les garçons. Notamment parce que cela faisait longtemps (trop longtemps) que je n'y avais pas été pour participer au quotidien. Mes deux séjours précédents avaient été lors des fêtes de Noël et nous avions, en famille, partagé de beaux moments festifs avec les enfants.
Là, sur un mois, j'ai vu les coulisses et le quotidien dans son entièreté. Une vision globale et complète qui donne encore plus l'envie de dire à quel point Fabienne fait un travail formidable.
Formidable bien-sûr sur le point de vue éthique et humanitaire car évidemment c'est une belle chose que de sauver des enfants d'un avenir dans la rue. Et j'emploie là, à bon escient, le mot « sauver » car quand on connaît l'Inde et la vie des enfants des rues, c'est le bon terme.
Mais formidable surtout dans la pugnacité et l'amour inconditionnel qu'il faut jour après jour pour élever ces 46 enfants. Élever est là aussi un mot choisi bien précisément. Car il faut les éduquer, les nourrir, les soigner, les suivre, les écouter, les cajoler, les faire grandir et les élever, les tirer vers le haut, vers un avenir le plus beau possible, pour que jamais plus ils ne connaissent la rue, ni eux, ni leurs futures familles.
Et avec des enfants, ce n'est jamais facile. Avec des enfants avec un passé heurté, encore moins. Avec 46, encore encore moins...
Pour faire face à tout cela Fabienne s'est entourée au mieux d'une équipe indienne, qu'il faut néanmoins manager. Et elle a intégré un élément INDISPENSABLE : la rigueur. Ne rien laisser passer, gérer au plus serré. Tout. Tout le temps. Un écart d'un des enfants serait l'écart de 10 à suivre. Ils en ont besoin d'ailleurs. Ce cadre bien défini, ferme mais tendre leur est primordial. Ils savent la ligne à suivre. Cela les oriente et les rassure. Ils la craignent, la respectent et l'aiment pour cela.
C'est au fur et à mesure qu'elle a pris la mesure du ton à donner, du rythme à tenir. Pas facile.
Elle a réussi là où bien d'autres auraient échoué et échouent.
Elle y laisse beaucoup d'énergie et un peu de sa santé d'ailleurs...
C'est pour ça que, plus que jamais, je serai à ses côtés pour porter un peu de la charge car j'en ai pris plus la mesure. Ce sont les comptes à faire, les rapports des Boarding Schools, et ceux, précis et individuels pour chacun des Parrains/Marraines à rédiger sur chacun des enfants, énorme travail... mais aussi prévoir tout ce qu'il faudra pour chacun des trousseaux pour l'internat, les bilans de santé, les enfants qui poliment certes, mais qui viennent demander une paire de ciseaux, un renseignement, une permission, un câlin, montrer leur dessin, leurs notes..., les gestion des salariés indiens, la mise en place des normes transmises par l'ONG au niveau des lois et des obligations indiennes, les mails de tous les bénévoles, des Parrains/Marraines et autres multiples contacts, les soucis domestiques à régler, les bêtises des enfants même s'ils sont franchement gentils et sages et leurs disputes entre eux, écrire ou téléphoner régulièrement et équitablement à chacun des enfants quand ils sont hors foyer pour leur anniversaire, leur examens (20 lettres par mois environ), gérer les relations avec les familles des enfants, et rester équilibrée par les différences, quelles qu'elles soient, entre l'Inde et la France... bref un travail assez colossal que Fabienne fait entre le côté indien et le côté français de son rôle.
De tout ce chouette travail émergent 46 Galopins, toujours le sourire aux lèvres malgré des histoires familiales lourdes, au passé pour la plupart et au présent pour certains. Des garçons que l'on ne peut qu'aimer quand on les connaît et qui sont tellement en demande d'attention et d'amour qu'on a envie toujours et encore de veiller sur eux. Et des enfants qui donnent en retour, tant et tant !! Il y aurait tant à dire !!
Alors pour avoir pu passer un mois à tes côtés en tant que bénévole et amie, MERCI !
C'est un mois que je n'oublierai pas !!!
6 commentaires
Le jeudi 09 avril 2015, à 14:07 Thierry a dit : #1
Le vendredi 10 avril 2015, à 18:31 fredoco a dit : #2
Le samedi 11 avril 2015, à 09:51 VIRGINIE a dit : #3
Le samedi 11 avril 2015, à 10:21 Monique Belleau a dit : #4
Le samedi 11 avril 2015, à 20:11 pellae a dit : #5
Le lundi 13 avril 2015, à 18:24 Christine a dit : #6